RP, les jeux sont-ils faits
Publié le 10 Mai 2010
La polémique du « low cost » dans les RP reprend de plus belle avec l’annonce ce matin de la création par l’agence Précision d’un département low cost.
« Low cost », qu’est-ce que c'est déjà ?
2 références intéressantes pour le définir :
Celle de L’ENCYCLOPEDIE DU MARKETING de Jean-Marc LEHU tout d’abord : Expression anglo-saxonne utilisée pour désigner une entreprise qui pratique des prix très bas, grâce à la conduite d’une politique rigoureuse de coûts très bas, une planification de l’activité le plus longtemps possible à l’avance et une automatisation maximum (ou une suppression) des prestations habituellement assurées par des employés. L’expression a été médiatisée avec des compagnies aériennes qui, réduisant la prestation de service au minimum, ont commencé à proposer des vols à prix « cassés » par rapport à ceux offerts par les compagnies traditionnelles. Mais l’expression peut être utilisée pour d’autres secteurs d’activité pour lesquelles certaines entreprises procéderaient de la même manière.
Celle du célèbrissime « PUBLICITOR » : Stratégie d’entreprise visant à réduire l’offre à l’essentiel des qualités attendues par le client en contrepartie d’un prix très bas. Le low cost n’est pas assimilable au bas de gamme où la qualité substantielle peut être mise à mal.Faut-il donc y voir une baisse de qualité quand dans les RP on propose d’offrir des prestations Low costs ? La crise justifie-t-elle le low cost à tout va ? Je peux le comprendre. D’abord parce que le superflue n’est plus à la noce en ces périodes de restrictions budgétaires. Et ensuite parce que les entreprises ont besoin de consommer plus intelligemment. Mais je ne peux pas le cautionner dans les RP. D’abord parce que les relations presse, c’est avant tout du service. Et comment rendre un bon service à bas coût ? Quelle est la formidable equiation que les grands noms des RP n’ont pas encore su trouver alors que d’autres, visiblement, tiennent les ingrédients miracles ? Les relations presse, c’est avant tout un travail d’experts, qui chaque jour, définissent des messages, qualifient des fichiers presse, appellent des journalistes, organisent des entretiens ,des interviews… Et comment réduire des prix qui sont liés à de la matière grise si ce n’est à réduire la matière grise en elle-même ? Propose-t-on des cerveaux bas couts ? Offrons-nous des attachées de presse domiciliées à l’Ile Maurice ? Confins-nous la mise ne place d’une recommandation stratégique à un stagiaire en bac + 2 communication ? Contentons-nous d’envoyer des communiqués sans rencontrer ou appeler les journalistes ?
Si l’on reprend un peu de hauteur dans ce discours du RP low cost, il est important de souligner que les relations presse sont un travail de longue haleine, qu’il nécessite des heures, des jours de travail dans l’ombre pour obtenir des résultats, pas toujours évidents à décrocher parce que rappelons-le, les relations presse sont un moyen low cost par définition de promouvoir les actualités d’une marque (combien faut-il investir pour un plan média d’une puissance acceptable sur 3 mois afin de lancer une nouvelle gamme de parfums bio, pour quel GRP ?).
Difficile pour nous je l’avoue, de rassurer un prospect quand on lui indique que nous avons une obligation de moyens mais pas de résultats car, contrairement au médecin, lui a le choix entre plusieurs spécialistes pour traiter son cas. Alors la concurrence n’est pas entre les agences qui font du low cost ou du haut de gamme, mais elle est belle et bien entre les RP et le reste de la com. Ca les agences globales l’ont bien compris, et elles se lancent aujourd'hui à corps perdu dans les RP. Un relai d’avenir pour les budgets com enc crise alors, les RP ?